La Région Île‑de‑France publie son nouveau schéma directeur

Catégorie

Urbanisme et aménagement

Date

June 2025

Temps de lecture

3 minutes

Décret n° 2025-517 du 10 juin 2025 portant approbation du schéma directeur de la région Ile‑de‑France

Par un décret du 10 juin 2025, la Région Ile‑de‑France a publié son nouveau schéma directeur « Objectif 2040 ». A l’issue d’une concertation préalable et d’une enquête publique, le SDRIF‑E entend maîtriser l’évolution et l’utilisation de son territoire autour de quatre piliers : une région polycentrique, plus verte, dotée d’un réseau de transports densifié, et préservant l’ensemble de sa filière agricole.

Pour mémoire, le schéma directeur de la Région Ile‑de‑France (SDRIF) est le document d’urbanisme de planification. Il vise à maîtriser la croissance urbaine et démographique et l’utilisation de l’espace en Ile‑de‑France tout en garantissant le rayonnement international de cette région. Pour atteindre les objectifs définis à l’article L. 123-1 du Code de l’urbanisme, le SDRIF précise les moyens à mettre en œuvre et détermine notamment la destination générale des différentes parties du territoire, la localisation des grandes infrastructures de transport, des grands équipements, ainsi que la localisation préférentielle des extensions urbaines et des activités industrielles, artisanales, agricoles, forestières et touristiques. Il est élaboré par la région Île-de-France, en association avec l’État.

Le précédent schéma directeur, voté en 2013, « ne permettait plus de répondre aux enjeux actuels de l’Ile‑de‑France, tels que le changement climatique, la disparition de la biodiversité, la désindustrialisation ou encore les fractures sociales et territoriales », comme l’indique la Région Ile‑de‑France.

En effet, cette révision s’inscrit dans le cadre de plusieurs évolutions juridiques structurantes. Notamment, la loi n° 2021‑1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, complétée par la loi n° 2023‑630 du 20 juillet 2023 visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux. Cette loi a fixé un objectif d’absence d’artificialisation nette des sols en 2050 et a chargé les documents de planification régionale d’intégrer une trajectoire de sobriété foncière et de lutte contre l’artificialisation. Le SDRIF est le premier document d’urbanisme appliquant cette politique, ensuite déclinée par le ScoT et les plans locaux d’urbanisme.

La Région a ainsi engagé la révision de son schéma en novembre 2021, afin d’élaborer un SDRIF-Environnemental (SDRIF-E). Jusqu’au 31 mai 2023, une concertation préalable a été menée en trois phases, permettant de recueillir l’avis de près de 20.000 franciliens, des collectivités et des partenaires. Aussi, ouverte du 1er février au 16 mars 2024, une enquête publique a permis aux franciliens de s’exprimer sur ce document. Avec 158 lieux d’enquête répartis dans toute la région, 8 735 contributions ont été récoltées, soit trois fois plus qu’en 2013.

Le 12 juillet 2023, le projet SDRIF‑E « Objectif 2040 » a été arrêté par le conseil régional en séance plénière. Voté par la Région le 11 septembre 2024, il a été validé par l’Etat le 12 juin 2025. Ce document s’articule autour de quatre objectifs essentiels.

Tout d’abord, le SDRIF‑E souhaite une région polycentrique, avec un nouvel équilibre axé autour de 144 communes et groupes de communes identifiés comme polarités. En termes de développement démographique, le document prévoit l’accueil de 50 000 nouveaux franciliens chaque année et la construction de 70 000 logements par an. Néanmoins, le SDRIF‑E affiche la volonté d’une véritable sobriété foncière, avec l’objectif de diviser par trois la consommation foncière par rapport au précédent document de 2013. Egalement, à l’image de la « ville du quart d’heure » prônée par la Ville de Paris et son PLU-bioclimatique, la collectivité d’Ile‑de‑France souhaite une « région des 20 minutes » où les logements, les emplois, les services et les équipements seront facilement accessibles partout sur le territoire.

Ensuite, l’environnement est au cœur du SDRIF‑E. Dans la lignée du Plan vert et du Plan régional d’adaptation au changement climatique, le document adopte de nouvelles règles pour lutter contre l’étalement urbain et protéger les espaces naturels, agricoles et forestiers. En ce sens, 13 % du territoire francilien et la quasi‑totalité des espaces verts de la zone urbaine et périurbaine sont sanctuarisés. Aussi, 140 espaces verts à créer ou à agrandir sont inscrits dans le SDRIF‑E.

Par ailleurs, de nouveaux réseaux de transports seront créés afin de relier les différentes parties du territoire francilien. Notamment, sont prévus 750 kilomètres de pistes cyclables, 43 projets routiers sur 310 kilomètres, 73 projets de transports en commun, dont 4 projets de navettes fluviales, 5 nouvelles gares et 40 prolongements de lignes de métro et de nouvelles liaisons, pour un total de plus de 790 kilomètres de prolongements du réseau existant.

Enfin, le SDRIF‑E porte la volonté de préserver l’ensemble de la filière agricole francilienne. Pour cela, 28 000 hectares dédiés à l’activité économique sont sanctuarisés, dont 50 % pour les activités industrielles et stratégiques. De même, afin d’atteindre 100 % d’énergie décarbonée à l’horizon 2050, près de 2 000 hectares seront alloués pour garantir le foncier nécessaire au développement des énergies renouvelables telles que la géothermie le biométhanisation et le photovoltaïque.

 

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